Francisons une
américaine |
texte et
photos:JH |
|
Ce que nous
recherchons tous (enfin presque tous…) avec nos trains
miniatures, c’est une reproduction correcte des détails, un
fonctionnement irréprochable, une bonne puissance de traction,
et le plus difficile à concilier avec les points précédents,
des prix bas. |
En
regardant ce qui se passe outre-Atlantique, on est
impressionné par la réunion de toutes ces qualités dans la
plupart de leur modèle. Là-bas, une loco fonctionnant comme du Roco coûte environ 300 à 400Frs. On peut se
prendre à rêver de telles conditions en France, mais ce n’est
qu’un rêve car notre marché national ne pourra jamais atteindre la
taille de son pendant américain. Alors bien sûr, on pense à tous
ces engins d’origine américaine qui ont roulé en France, mais
aucun n’existe dans les catalogues des fabricants. Cependant, sans
que ce soit une reproduction fidèle, on sent bien vite des liens
de parentés avec un AIA-AIA 62000 par exemple. D’où l’idée folle
d’obtenir, une locomotive à usage marchandises sur la base d’une
locomotive américaine, en la modifiant suffisamment pour que ces
principaux attributs typiquement US disparaissent…. |
 |
C'est ce que nous allons détailler
ici. |
|
 |
La base est un modèle Atlas (fait par
Roco en Autriche !) d’une machine type GP40 (BB) acheté en
promotion en France pour 279FF (42.5 €). Le modèle est lourd
(châssis monobloc en métal), capte le courant et est moteur par
toutes ses roues. Il n’y a pas de bandage d’adhérence, mais ce
n’est pas nécessaire vu le poids, et cela est bénéfique pour le
captage. Les boudins de roues sont d’une finesse pas vraiment
courante par chez nous. La machine ne possède pas beaucoup de
détails rapportés mais la gravure est bien réalisée. La
description qui suit est faite dans l’idée de donner le
cheminement général afin que ce type de travail puisse être adapté
à toute autre machine. |
La première partie du travail de
« francisation » concerne bien sûr la caisse en plastique à
laquelle il va falloir donner un look européen (en fait inspiré
d’une AIA-AIA 62000). Une différence majeure des matériels roulants
américains est la différence de gabarit (plus haut). Nous allons
donc « charcuter » la caisse pour abaisser l’ensemble. Ce travail
est plus facile qu’il n’y paraît et très amusant en fait. |
 |
 |
Le nez à été découpé en premier avec
une scie à denture fine et une boite à onglet pour pouvoir
augmenter sa hauteur et qu’il soit au même niveau que le grand
capot. La passerelle du grand capot a été découpée elle aussi,
et la caisse a été rognée de 4mm en hauteur (par le bas) à ce
niveau pour diminuer la hauteur générale de la machine. Il
s’agit en fait, de l’épaisseur de la marche visible sur la
photo 2. |
Avant de remonter l’ensemble, la
toiture de la cabine a été arrondi pour donner un look plus
ancien, en collant une carte plastique fine et en travaillant les
joints au mastic. Nous avons également enlevé les aérateurs
latéraux pour les freins dynamiques, qui sont un attribut
typiquement américains. Sur cette machine, il n’y a pas de
rebouchage à faire car ils sont moulés dans la masse.
|
 |
Un autre attribut typiquement
américain supprimé a été les faces extrêmes qui sont en forme de
pointe (voir photo 2) et équipées d’échelle d’accès au toit et le
« number board » (zones illuminées qui font apparaître les numéros
de la machine par transparence). Après découpe, une simple carte
plastique est ajustée en place et les joints sont finement
retravaillés avec du papier de verre très fin. Le résultat est
visible sur la photo 6. |
 |
Une fois ces sous-ensembles découpés,
modifiés et ajustés, il est temps de reconstruire la caisse. Les
éléments sont collées entre eux à la colle cyanoacrylate et les
joints les plus visibles sont repris avec un mastic mono composant
pour maquette plastique.
Le travail de « carrosserie » a été
terminé en bouchant les 2 trous latéraux permettant le clippage de
la caisse sur le châssis. Néanmoins, le mastic ne doit pas boucher
complètement le trou, car cette fonction de clippage doit être
conservée. Nous réalisons aussi la seule modification sur le
châssis qui consiste à boucher la rainure dans le réservoir censée
donner accès au clip pour le démontage.
|
Ceci fait, un apprêt est appliqué sur
l’ensemble de la caisse (apprêt en bombe pour carrosserie
automobile disponible en supermarché – Choisissez toujours une
couleur claire). |
 |
 |
Le forme générale est maintenant là
(à comparer avec celle d’origine), et nous allons maintenant
ajouter les accessoires typiquement européens.
|
Parmi les plus évidents, il y a bien
sûr les traverses de tamponnement qui reçoivent des tampons
Carmina à ressort, et des attelages de type européens. La toiture
reçoit le klaxon d’origine de la machine mais il est déplacé vers
le centre. Les rambardes d’origine, assez grosses, ne sont pas
réutilisées et de nouvelles plus fines sont refaites en laiton de
0.5mm. Ce travail est optionnel, mais avec un patron, il est assez
facile et très gratifiant. Les phares sont des pièces de
récupération. Des attelages à boucle sont vissés en lieu et place
de ceux d’origine. |
 |
 |
Pour la
décoration, comme cette machine n’est qu’une vue de l’esprit, tout
est possible. Vous pouvez vous inspirez des nombreuses livrées des
compagnies américaines ou d’autres originales en France comme au
TVT par exemple (AIA-AIA 62032) bleue avec grandes lettres italiques
jaunes). Dans notre cas, ce sera assez classique avec un vert
genre SNCF (Humbrol 195) et filets jaunes (Humbrol 154). Pour en
faire une machine de manœuvre « évidente », chaque face extrêmes
reçoit des zébras jaunes et noirs. Le châssis est lui peint en
brun (Humbrol 170) en prévision de la patine. Si vous souhaitez
une machine propre, vous pouvez alors peindre le châssis en noir. |
Viennent ensuite quelques détails
tels que des plaques « Attention aux caténaires » puis la patine
(170 passé à l’aérographe puis reprise de la toiture et des
grilles de ventilation avec de la terre à décor noire). Et voilà
la « bête » . . . |
 |
Vous pouvez alors poser l’engin sur
le réseau et profitez de ces qualités de traction et de roulement.
Évidemment les connaisseurs ne reconnaîtrons pas une machine
connue, mais plutôt l’allure des AIA-AIA 62000, mais tant pis,
l’essentiel c’est d’avoir l’ivresse…. |